Fiche technique : Gel tardif

Fiche technique : Gel tardif

Attention ! Lors des épisodes de gel tardif

Deux types de gel existent :

  • Le gel radiatif : gel par rayonnement lié au refroidissement nocturne du sol
  • Le gel advectif : gel par déplacement d’air froid

Recommandations de préparation en prévision de gelées :

  • Si possible avant plantation, analyser :
    • Le Choix de parcelle (attention en zones vallonnées, bandes boisées compactes à proximité, drainage du sol, courant d’air…).
    • La Conduite du vignoble (cépages moins sensibles au gel, à débourrement tardif, réduction de la hauteur de l’enherbement avant les gelées printanières).
  • Une possibilité de s’assurer (viticulture notamment) :
    • Différentes assurances proposent une souscription d’assurance récolte pouvant inclure le gel. Cette option est souvent coûteuse mais est à réfléchir dans des cas de gels répétés ou de parcelles exposées.
  • Lors des annonces des gelées, mettre en place directement si possible :
    • Favoriser l’évacuation de l’air froid en supprimant les obstacles à son écoulement
    • Éviter le travail du sol et préférer un sol « rassis », « rappuyé »
    • Des feux (braséros, bougies, chaufferettes, feux de bois, etc…)
    • Le buttage
    • Le recouvrement
    • L’aspersion avec de l’eau
    • Moins fréquent : Brasseur d’air ou hélicoptère, Molécules anti-gel pulvérisables

Sécurité

Nous vous demandons la plus grande prudence et vigilance sur vos pratiques :

  • Faites attention de ne pas allumer de feu s’il y a du vent
  • Préparer à proximité une réserve d’eau de sécurité
  • Sécuriser les routes alentour si elles risquent d’être atteintes par les nuages de fumée (panneau, gyrophare ,….)
  • Rester présent sur les lieux
  • Respecter une distance de sécurité de bon sens par rapport au bois et forêts environnants
  • Ne pas brûler de pneus

Si possible avertir la police municipale ou le garde-champêtre de votre village

La cellule DEMETER de la gendarmerie avec laquelle nous avons travaillé sur ce dossier a averti les brigades de gendarmerie du département

EN CAS DE GEL :

  • déclarer rapidement votre sinistre auprès de votre assureur
  • prendre des photos des dégâts
  • informer votre mairie pour qu’elle réalise un signalement auprès de la Préfecture ou de la DDTM
  • vous recenser auprès de la Chambre d’agriculture du Var et contacter si besoin votre conseiller technique de filière

RESSOURCES EN LIGNE


Plaquette Protection du vignoble contre le gel de printemps (2018)

La grêle et le gel de printemps : comment s’en protéger ?
Estimer les dégâts et se faire RECENSER en Chambre d’Agriculture !

L’Estimation les dégâts

Estimer des dégâts après un gel de printemps est nécessaire pour optimiser les travaux à mettre en œuvre. Les dégâts ne peuvent être évalués précisément qu’à partir de la reprise de croissance de la vigne (soit environ 3 semaines après l’épisode gélif).

  • Des dégâts jusqu’à 40 % : la vigne va compenser la perte de récolte par les autres rameaux indemnes (si les conditions climatiques à la floraison sont optimales, la récolte pourra être pleine).
  • Des dégâts entre 40 et 60 % : la récolte sera partielle et il faudra veiller à assurer le bois de taille pour l’hiver suivant.
  • Des dégâts supérieurs à 60 % : il n’y aura pas ou peu de récolte. L’objectif principal sera de faire du bois de taille pour l’hiver prochain et préserver l’architecture du cep.

 

Attention
Aucune intervention ne doit être entreprise sur les vignes avant le redémarrage de la végétation. Il est inutile d’enlever les rameaux gelés qui se dessècheront naturellement tout seul. L’apport de fertilisant ou de biostimulant pour favoriser la reprise de la pousse est inutile après un épisode gélif, la vigne n’absorbant l’azote qu’à partir du stade 5-6 feuilles. La vigne va enclencher seule des processus de cicatrisation et la reprise de végétation.

Méthode de conduite post-gel par culture (Vigne, Horticulture, Maraîchage, PPAM, Arboriculture) :

VIGNES

Seuil de sensibilité de la vigne au gel en fonction des stades phénologiques :

  • Stade A (bourgeon dormant) : inférieur à – 8°C
  • Stade B (bourgeon dans le coton) : entre – 8°C et – 2 °C.
  • A partir du stade C : -2°C à 0°C.

Il est difficile d’estimer les pertes de récolte dans l’immédiat. Les impacts sur les vignes aux stades B et C, ainsi que la reprise des bourgeons secondaires, ne seront observables que dans quelques jours, voire quelques semaines.

En cas de gel constaté sur la parcelle : mieux vaut ne pas intervenir tout de suite après le gel.

Un bilan quelques jours après l’épisode de gel permettra d’évaluer le niveau des dégâts et d’intervenir s’il y a lieu. Malheureusement dans la majorité des cas il n’y a rien à faire. Un ébourgeonnage peut être bénéfique si la végétation qui repousse est très buissonnante. Un apport d’azote ne s’avère pas utile.

Après estimation des dégâts (à prévoir quelques jours après le gel seulement) :

  • Gelée ne concernant que 10-20% des pousses : pas d’intervention
  • Les pousses sont totalement gelées : pas d’intervention
  • Les pousses sont partiellement gelées à l’extrémité : c’est le seul cas qui justifie une intervention. Afin d’éviter un redémarrage anarchique de ces pousses, il est souhaitable de les sectionner à la base. Il est préférable de réaliser cette opération aux ciseaux ou au sécateur plutôt que d’arracher les pousses. Cette opération a pour objectif de faciliter la future taille d’hiver.

Consulter le site de l’IFV sur le gel :

L’ébourgeonnage

Lorsque les dégâts ne dépassent pas les 40 %, l’ébourgeonnage doit donc être réfléchi de manière habituelle. En revanche, au-dessus de 40 % de perte, l’ébourgeonnage doit en priorité permettre d’assurer du bois de taille pour l’hiver. Soigner l’ébourgeonnage après un épisode de gel pour éviter un développement trop important de rameaux et maintenir une vigueur suivante

L’ébourgeonnage après un gel est très utile car il permet un gain économique en étant plus rapide que la taille. En effet, la réalisation d’un ébourgeonnage est essentielle après des dégâts de gel importants pour éviter des chantiers de taille longs et fastidieux l’hiver suivant (la taille de vignes gelées et non ébourgeonnées nécessite 30 à 40 % de temps supplémentaire). L’ébourgeonnage favorise également l’aération du feuillage améliorant ainsi l’induction florale pour l’année suivante. Enfin il permet de choisir les bois pour reconstruire le cep et ainsi préserver son architecture.

L’ébourgeonnage des vignes gelées doit être raisonné selon trois critères :

  • Éliminer les pampres pour privilégier les repousses de bourgeons sur la tête ;
  • Conserver un rameau dans le flux de sève sur la tête de la souche pour former un courson ;
  • Conserver au moins un rameau sur du bois d’un an pour conserver une branche qui porte des fruits.

 

La protection phytosanitaire

Pour les parcelles gelées jusqu’à 60 %, la protection phytosanitaire doit s’envisager normalement en fonction des stades phénologiques du feuillage restant. Il est nécessaire d’attendre que la végétation redémarre sur les parcelles plus touchées et attendre le stade 7-8 feuilles étalées, pour débuter la protection de la vigne et ainsi préserver les bois.

Trois cas de figure différents peuvent être rencontrés :

  • tous les rameaux, feuilles et grappes sont détruits. Il n’y a rien à faire, les yeux latents, situés à la base des rameaux vont donner une nouvelle végétation réduite de pousses fructifères.
  • il persiste quelques rameaux feuillus bien vivants sans aucune grappe. C’est le seul cas où la taille est indispensable afin de redonner un aspect équilibré aux souches, éviter le développement anarchique des entre-coeurs et produire des bois utilisables pour la taille suivante. Sur les vignes en Guyot, on peut procéder en rabattant les rameaux atteints à quelques millimètres de leur point de naissance, les yeux latents reformeront la végétation. Sur les vignes en Cordon de Royat, on peut procéder comme sur le Guyot ou bien supprimer totalement le rameau supérieur sur le courson, et en rabattant le rameau inférieur à quelques millimètres
  • dans le cas de figure où la souche possèderait encore des jeunes grappes vivantes, il n’y a aucune taille à réaliser

Dans tous les cas, un ébourgeonnage peut être bénéfique si la végétation qui repousse est très buissonnante.

Lors de la taille des vignes grêlées, qui doit être réalisée le plus tardivement possible, plusieurs précautions doivent être prises :

  • sur les plantations de l’année : l’aoûtement des sarments n’étant pas toujours satisfaisant, on peut éventuellement butter les jeunes plantations afin de les protéger du gel
  • sur les vignes âgées de 2 à 3 ans : l’évaluation des dégâts se fait en enlevant les lambeaux d’écorce du jeune tronc. Si les lésions arrivent jusqu’au bois et que la nécrose est constatée, il ne faut pas hésiter à rabattre le tronc de 2 à 3 bourgeons au-dessus du sol pour reconstruire un nouveau tronc
  •  sur les vignes adultes : les dégâts concernant uniquement les sarments, ceci peut poser des problèmes à la taille. Les ébauches de fleurs se différenciant dans les bourgeons de juin à juillet, les grêles de fin juillet ou d’août n’auront peu de conséquences sur la fertilité de l’année suivante. On essaiera de conserver sur les tailles courtes, les coursons peu ou pas blessés. Pour les vignes taillées en Guyot, il est assez facile de trouver un long bois peu ou pas blessé par les grêlons.Il est également possible de passer en Cordon de Royat pour une année.

Contact

Marine BALUE (Gel)
04 94 99 74 04
marine.balue@var.chambagri.fr
Elisabeth CARDONA (Technique)
04 94 99 74 13 – elisabeth.cardona@var.chambagri.fr

HORTICULTURE ET PEPINIERES

Sur fleurs coupées, la principale culture qui peut être impactée est la pivoine. L’impact dépend des variétés et des situations, les plus à risque étant les précoces sur parcelles situées dans les plaines intérieures et en particulier dans le moyen et haut Var.

A ce stade d’observation aucune préconisation phytosanitaire n’est faite.

Contact

Michel MALLAIT :
06 14 52 08 84 –
michel.mallait@var.chambagri.fr
Marc HOFMANN :
04 94 12 32 87 –
marc.hofmann@var.chambagri.fr

MARAÎCHAGE, PETITS FRUITS ROUGES, PPAM

Principe général : relancer la croissance de la plante et notamment la vigueur racinaire c’est-à-dire intervenir sur les parties dans le sol.

Observer au niveau du sol : si les températures sont descendues bas et qu’il y a eu pertes racinaires, on peut essayer de relancer l’enracinement avec par exemple sur melon :

  • en conventionnel : apporter de l’engrais (phosphate d’ammonium)
  • en bio : rhizeP ou trianum (nous n’avons pas de recul sur ces derniers et leur efficacité)

Soin par les plantes (pour tout légume)

  • Juste après le gel (soin des plantes) : Décoction de prêle à pulvériser au sol (plutôt le soir) en dilution de 10L pour 50 à100L d’eau (de pluie de préférence) 
  • Quelques jours après SI pas de nouveau risque de gel : pulvériser au sol un mélange d’extraits fermentés d’ortie (8L) + Extrait fermenté de consoude (8L) + miel (100g) pour 50 à 100L d’eau/ha. Privilégier la dilution dans 100L eau pour les petits fruits rouges.

Contact

Julie HARS :
06 65 04 39 63
julie.hars@var.chambagri.fr

Roxane DELCONTE :
06 14 52 09 17 – roxane.delconte@var. chambagri.fr

ARBORICULTURE

Si le gel est intervenu sur petits fruits ou fleurs : rien à faire pour la récolte de l’année.

En revanche, pour les arbres et pour préserver la récolte de l’année prochaine :

  • Lever le pied sur la fertilisation pour ne pas avoir trop de développement de bois plutôt que de fruits (préserver la récolte de l’année prochaine)
  • Ne pas trop pousser ni les sous alimenter en irrigation pour maintenir un bon état Soin par les plantes (pour rebooster les racines)
    • Juste après le gel : Décoction de prêle à pulvériser au sol (plutôt le soir) en dilution de 10L pour 200L d’eau (de pluie de préférence).
    • Quelques jours après SI pas de nouveau risque de gel : pulvériser au sol un mélange d’extraits fermentés d’ortie (8L) + Extrait fermenté de consoude (8L) + miel (100g) pour 100L d’eau/ha.

Recette de la décoction de prêle

Utiliser de préférence la Prêle des champs (Equisetum arvense) dont les cristaux de silice sont les plus réguliers. Cependant, si elle nous fait défaut, on peut compléter avec de la prêle des marais sans dépasser une proportion de 50%.

  • Peser 250 g de prèle sèche.
  • Couper grossièrement les tiges, les immerger 24 heures dans 10 L d’eau de pluie à température ambiante (dans une casserole en inox de préférence).
  • Puis, porter à ébullition avec un couvercle (petits bouillons), pendant 30 minutes.
  • Laisser refroidir et infuser pendant une nuit.
  • Filtrer avec une passoire fine, et conserver la décoction de prèle dans un récipient hermétique en verre (c’est le mieux) ou en plastique (surtout pas de métal). Stocker au frais et à l’abri de la lumière (bas du réfrigérateur).
  • La décoction de prèle se conserve quelques jours, après elle fermente (la renifler pour savoir si elle est encore utilisable). Il vaut mieux élaborer cette préparation naturelle au fur à mesure des besoins.
  • Pailler les végétaux que l’on veut traiter avec les déchets de prèle, ils renforcent l’action recherchée.

Contact

Julie HARS :
06 65 04 39 63
julie.hars@var.chambagri.fr

Fanny VERNIER (oliviers, figuiers) :
06 22 16 22 49
fanny.vernier@var.chambagri.fr

Où acheter de la décoction de Prêle ou des extraits fermentés ?

  • www.fortiech.fr
  • www.vitaliterre.fr
  • Elise Boisleux : boostaplante@gmail.com
  • https://www.purindortie-bretagne. com
  • Voir également auprès de vos fournisseurs habituels locaux

 Sources :

  • « Purin d’ortie et compagnie »
  • FDSEA Var
  • Chambre d’Agriculture du Var
  • Chambre d’Agriculture PACA
  • Institutions Français de la Vigne et du Vin